Des chercheurs autrichiens ouvrent une nouvelle voie pour traiter la borréliose sans antibiotiques

La borréliose de Lyme est très répandue en Autriche, pratiquement 10 fois plus qu’en France, puisqu’on y recense 70 000 nouveaux cas par an, pour une population 7,5 fois plus faible. Rappelons que les données officielles en France sont de 50 000 nouveaux cas par an en moyenne ces dernières années, chiffre sans doute sous-estimé du fait qu’une grande partie des territoires ruraux n’est pas réellement couverte par le réseau Sentinelles.

Une équipe de recherche de l’Université de Médecine de Vienne vient de réaliser des progrès significatifs dans la compréhension du mécanisme de l’infection. Elle a aussi identifié une nouvelle voie potentiellement prometteuse pour disposer de thérapies ne reposant pas sur des antibiotiques.

L’équipe s’est concentrée sur un système de défense de la bactérie Borrelia (le « système de restriction-modification », ou RMS), qui agit comme un système immunitaire primitif, protégeant la bactérie elle-même contre le matériel génétique étranger.

Pour comprendre comment Borrelia réussit à se protéger au sein d’un hôte, les chercheurs ont utilisé une méthode innovante, dans laquelle ils ont analysé et modifié son ADN.

Ils ont ainsi découvert qu’un processus bien connu, la méthylation de l’ADN des bactéries, qui aide normalement la bactérie à se protéger contre l’ADN étranger, peut être utilisé pour la détruire.

Cette découverte en apparence anodine pourrait avoir de grandes applications, car elle ouvre potentiellement de nouvelles voies de traitement sans recours aux antibiotiques, notamment par la thérapie phagique. Cette méthode utilise des bactériophages, des virus qui attaquent spécifiquement les bactéries, comme alternative aux antibiotiques, réduisant ainsi le risque de résistance.

Ce n’est pas la première fois qu’on parle des bactériophages, ces « virus mangeurs de bactéries » : au 19ème siècle et au début du 20ème, les bactériophages étaient très étudiés, singulièrement en France, avant l’arrivée des antibiotiques.

Pour en savoir plus, le lien vers la publication :

https://www.mdpi.com/1422-0067/25/21/11343