Des scientifiques ont identifié les gènes de Borrelia responsables des formes disséminées et persistantes de la maladie

Un groupe international de chercheurs a réalisé l’analyse la plus complète à ce jour du génome de la bactérie Borrelia. Elle fournit des indices sur les causes des formes les plus graves de la maladie, ouvrant ainsi de nouvelles voies vers de meilleurs tests diagnostiques et traitements.

Les données proviennent d’échantillons prélevés sur 299 patients atteints de la maladie de Lyme aux États-Unis et en Europe, principalement à partir de biopsies cutanées réalisées sur des érythèmes migrants.

Les scientifiques ont établi une corrélation entre les signatures génétiques des bactéries et l’évolution de l’état de santé des patients. Cela leur a permis d’identifier les gènes associés à des symptômes plus graves, et également de comprendre pourquoi les patients américains ont tendance à présenter des symptômes différents de ceux des européens.

Par exemple, l’arthrite de Lyme est plus fréquente aux États-Unis qu’en Europe, probablement à cause des souches de protéines de surface OspC de type A des bactéries qui semblent être plus fréquentes aux États-Unis. A l’inverse, les souches de la bactérie les plus répandues en Europe ont tendance à provoquer davantage de symptômes neurologiques et d’affections cutanées chroniques.

Les chercheurs ont également identifié les protéines de surface de la bactérie qui sont associées à sa capacité de propagation au-delà du site initial de l’infection via le sang, pour infecter d’autres tissues et organes. Cette découverte du mécanisme utilisé par la bactérie pour réussir sa dissémination dans l’organisme est peut-être le résultat majeur de cette recherche. Car la dissémination est un événement décisif, qui fait toute la différence entre une forme bénigne et une forme grave de la maladie.

Cette étude du génome de la bactérie Borrelia ouvre des perspectives nouvelles et prometteuses, et comme le dit le Dr Jacob Lemieux, chercheur au MIT et à Harvard, et premier auteur de l’étude :  “Nous ne faisons qu’effleurer le sujet”.

Cette base de données génétiques recèle encore bien des trésors de connaissance à venir, on a hâte de voir les résultats des prochaines recherches.

A noter que ce projet recherche, réalisé par des labos universitaires de premier plan, est soutenu et financé lourdement par les NIH (National Institutes of Health, qui sont l’agence de recherche médicale fédérale US) et plusieurs fondations privées, dont la Bay Area Lyme Foundation en Californie.

Pour en savoir plus :

https://journals.plos.org/plospathogens/article?id=10.1371/journal.ppat.1011243

https://time.com/6310027/lyme-disease-genes-severe-disease/