L’actualité au Québec pour « Covid long et Lyme long »
Le gouvernement du Québec a décidé cet automne d’investir massivement (20 millions de dollars !), pour mettre en place des Centres spécialisés pour prendre en charge les malades atteints de « Covid long et Lyme long ».
Ce réseau, qui comprend 5 Centres de Référence et 10 Centres Satellites, est coordonné par l’Université de Montréal. La plupart de ces Centres sont opérationnels depuis ces dernières mois, couvrant la totalité de la Province du Québec.
Pour le Covid long comme pour Lyme, l’objectif affiché est de prendre en charge les malades qui présentent des symptômes qui persistent après le traitement « standard » de la maladie, et aussi de faire des recherches pour mieux comprendre ces maladies.
C’est un dispositif intéressant, car beaucoup de médecins et chercheurs s’interrogent sur certains points communs existants entre le Covid long et Lyme. Au-delà de la prise en charge des patients, ces travaux vont permettre également d’améliorer les connaissances sur ces pathologies, et peut-être, d’ouvrir de nouvelles pistes de traitement.
Ce qui nous frappe le plus, ce sont les moyens mis en œuvre, relativement à la population du Québec, de 8,5 millions de personnes, soit près de 8 fois moins que la population française. Autrement dit, ces 20 millions de dollars canadiens pour le Québec correspondraient à 112 millions d’euros à l’échelle de la France.
Le contraste avec les dernières informations concernant le budget dédié à Lyme en France est saisissant, pour ne pas dire affligeant.
Dans le Rapport de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale publié en octobre, pour préparer le budget 2023 de la Santé, la rapporteure pointe, page 37 :
« le montant très modeste (0,4 millions d’euros) du financement de la lutte anti-vectorielle et des actions de recherche contre la maladie de Lyme. A ce titre, le pilotage du plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques semble toujours insuffisamment coordonné. En réponse aux interrogations de la rapporteure, le ministère chargé de la santé a indiqué́ qu’il « n’était pas en mesure d’établir un suivi de ces dépenses et des montants consacrés spécifiquement à ce sujet »
En clair : une somme ridicule de 0,4 millions d’euros est prévue à priori pour Lyme cette année dans le budget Santé, mais la rapporteure de la commission n’est pas assurée que cette somme sera réellement utilisée pour cette maladie, tant le sujet semble en déshérence.
Ces informations confirment celles contenues dans le Rapport d’Information « relatif au financement et à l’efficacité́ de la lutte contre la maladie de Lyme », publié le 3 mars 2021 par la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale. Comme l’écrit la rapporteure, la Députée Véronique Louwagie page 61 :
« Éclatée et sous-dotée, la recherche contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques se concentre par ailleurs essentiellement sur la santé animale, c’est-à-dire sur la biologie et l’écologie des tiques (..). Aucun projet d’ampleur ne porte par exemple sur les formes sévères de la maladie, pourtant au cœur du débat. Le seul projet qui s’intéresse aux formes sévères de la maladie repose sur un financement de 140 000 euros réuni par une association à la suite du legs d’une patiente. »
Cette dernière phrase, incroyable mais vrai!…, résume bien la situation actuelle en France.