On commence à comprendre pourquoi certaines personnes atteintes de Lyme sont négatives aux tests.
La réponse immunitaire à la maladie de Lyme est souvent qualifiée d’inadaptée. Une étude de l’université Johns Hopkins aux USA a révélé que certaines personnes atteintes de Lyme ne produisent pratiquement pas de réponse immunitaire à Borrelia burgdorferi. Cela pourrait être dû à une perturbation de l’activation des cellules dendritiques (CD), des cellules immunitaires essentielles qui détectent les agents pathogènes et déclenchent la réponse immunitaire.
Pour cela, ces cellules envoient trois types de signaux aux cellules T chargées de combattre les pathogènes : un pour « reconnaître l’infection », un autre pour « activer la réponse », et un troisième pour « libérer des substances qui orientent la réaction immunitaire ».
L’étude a montré que les CD exposées à Borrelia burgdorferi génèrent correctement le premier signal, mais pas les deux autres, comme cela est aussi observé pour l’environnement des tumeurs, où la réponse immunitaire est souvent déficiente, inefficace. Cela explique en partie pourquoi Borrelia parvient à échapper au système immunitaire.
Cette perturbation des signaux CD affecte l’efficacité des tests diagnostiques basés sur les anticorps, puisqu’il n’y a pas ou pratiquement pas d’anticorps dans le sang de ces personnes. Ce qui entraîne des erreurs et des retards de diagnostic.
La première conclusion de l’équipe est qu’il faut sortir des tests basés sur les anticorps (comme ELISA, par exemple), et qu’il faut rapidement développer des tests directs qui reposent sur l’identification de l’ADN ou des protéines de Borrelia, pour éviter des retards et des erreurs dans la prise en charge, avec toutes les conséquences qu’on connaît.
Les chercheurs pensent que ces découvertes pourraient également ouvrir la voie à de nouvelles thérapies basées sur des modulateurs immunitaires, inspirées des traitements contre le cancer, afin de renforcer la réponse immunitaire contre Lyme et améliorer l’élimination des bactéries.
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