Retour sur l’intervention à Saint Martin sur Oust du 26 mai 2023 (56)
Une « miniconférence » sur l’information et la prévention des maladies vectorielles à tiques s’est tenue à Saint-Martin-Sur-Oust le 26/05/2023. L’événement a été organisé grâce à l’initiative de Mme Texier, responsable de la maison de santé locale, qui a sollicité l’association France Lyme pour sensibiliser les habitants de la commune et des communes environnantes, aux dangers des tiques. Je la remercie particulièrement pour cette action. Je remercie également Laurence, membre de l’association France Lyme, qui avait pour intention de co-animer avec moi la présentation. Hélas, en dépit de son désir de participer, son état physique ne lui a pas permis de se déplacer. Cela démontre une fois de plus que malgré notre volonté, nous sommes parfois limités par la maladie qui prend le contrôle de notre corps, de notre esprit et donc de notre volonté.
Grâce à la qualité du diaporama de France Lyme intitulé “Attention aux tiques dans les bois et les jardins”, j’ai pu me sentir à l’aise lors de ma présentation. L’auditoire, entre 15 et 20 de personnes (certaines sont arrivées tardivement), s’est montré très réceptif, mais, les interventions ont principalement été faites par des malades. Ces derniers ont exprimé leurs difficultés à être acceptées par le Centre de Référence des Maladies Vectorielles à Tiques (CRMVT). Souvent, ces difficultés sont dues à la réticence du médecin traitant à orienter les patients vers ces centres. Au cours de la réunion, une personne a aussi témoigné, que son médecin traitant lui refusait systématiquement la prescription de tests. Dans un premier temps, j’ai naïvement suggéré à cette personne de changer de médecin, mais elle m’a rétorqué qu’il n’y avait pas d’autre médecin près de chez elle. Dans de telles situations, j’ai informé la patiente que France Lyme pourrait éventuellement lui apporter de l’aide pour résoudre cette situation bloquante. Ces personnes ont exprimé l’importance de se débrouiller par soi-même et ont partagé leur sentiment d’incompréhension et de désarroi.
J’ouvre une parenthèse mais, il convient de souligner le problème croissant des déserts médicaux, qui ne fait qu’aggraver la situation des patients. Un exemple concret est la commune de Saint-Martin-sur-Oust, qui se trouve désespérément en quête d’un médecin. Face à cette pénurie, la commune a dû recourir à des solutions alternatives telles que la téléconsultation.
Par contre une autre personne a témoigné positivement de sa prise en charge par le Centre de Référence des Maladies Vectorielles à Tiques (CRMVT) de Rennes, en soulignant que ses tests étaient positifs. Il faut préciser que malgré les premiers traitements par voie orale qui n’ont pas été efficaces, seule la thérapie par intraveineuse avec Ceftriaxone (Rocephine) a conduit à sa guérison.
Durant ma présentation, des remarques ont été émises concernant la crainte de se promener dans les forêts et l’incapacité de s’inspecter soi-même lorsqu’on est seul, ainsi que la difficulté de repérer les nymphes de tiques. Aussi à un moment donné, j’ai eu peur de créer une psychose parmi les personnes présentes. Afin de rétablir un peu l’équilibre, j’ai souligné que toutes les tiques ne sont pas porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme. J’ai également mis l’accent sur l’importance de connaître et de pratiquer les gestes essentiels de prévention, ainsi que d’être vigilant face à tout symptôme inhabituel ou suspect.
En outre, j’ai souligné l’importance d’envoyer les tiques à Citique afin de contribuer à l’avancement de nos connaissances sur cette maladie complexe.
La présentation, prévue pour se terminer vers 19h, s’est finalement prolongée jusqu’à 21h00.j’ai distribué plusieurs plaquettes de prévention à Mme Texier ainsi qu’à d’autres personnes présentes, dans le but de favoriser la circulation de l’information.
Pour finir la responsable de la maison de santé m’a précisé qu’elle était prête à renouveler l’expérience, l’année prochaine.