La presse alerte sur la montée des maladies transmises par les tiques, et sur les nouvelles MVT (encéphalite et fièvre de Crimée-Congo)…
La presse nationale et régionale nous alertent sur cette montée qui paraît assez inexorable.
Dans l’article du journal Le Monde du 24 juillet, intitulé « Les maladies portées par les tiques s’étendent en Europe, boostées par le réchauffement climatique », les causes de cette accélération sont détaillées avec les arguments scientifiques les plus crédibles, puisqu’ils viennent des spécialistes de l’Université de Strasbourg et de l’Institut Pasteur – INRAE :
« Cette évolution est due à de nombreux facteurs, comme les modifications dans les pratiques de sylviculture, qui entraînent l’accumulation de bois morts dans les forêts, ou encore la végétalisation des villes, qui a tendance à rapprocher des centres urbains les ongulés sauvages, hôtes préférentiels des tiques adultes. Certaines pratiques de chasse, comme l’agrainage fixe, qui consiste à nourrir le gibier à des endroits déterminés, peuvent aussi favoriser la présence de ces arthropodes. Tous ces phénomènes sont encore accélérés par le réchauffement climatique. Ce dernier bouleverse notamment la période d’activité des tiques, qui court normalement de mars à octobre, avec un pic d’avril à juin et un autre à l’automne avant sa mise en hibernation. « On observe que les tiques se réactivent de plus en plus tôt, dès février. Si l’hiver se radoucit, le risque est qu’elles soient actives toute l’année, notamment en climat continental »,
Extrait article de Le Monde
Les nouvelles MVT sont également en progression en France :
.. « Si la borréliose de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi, est la plus connue de ces maladies véhiculées par les tiques, de nouvelles menaces sont observées à la loupe par les autorités sanitaires ces dernières années, notamment les encéphalites à tiques et la fièvre de Crimée-Congo. »
Extrait article de Le Monde
Concernant l’encéphalite à tiques, qui atteint principalement le système nerveux en laissant souvent des séquelles, elle a touché 71 personnes sur les deux dernières années en France. Son risque doit être pris au sérieux, puisque 67 de ces 71 personnes ont dû être hospitalisées, et qu’il n’existe pour l’instant aucun traitement antiviral. Des vaccins existent, mais en France leur diffusion reste marginale, contrairement à la Suisse et à l’Autriche, plus touchées par l’infection.
Particularité inquiétante de ce virus transmis par les tiques, 18 personnes ont été contaminées suite à la consommation de fromages au lait cru provenant de troupeaux infectés. Ce fait, clairement établi, prouve que certaines MVT peuvent être transmises sans morsure de tiques. Voilà une piste de recherche intéressante à creuser pour mieux connaître les modes de transmission des autres MVT.
Concernant la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, aucun cas n’a pour l’instant été détecté en France, mais on sait que la maladie a été détectée en Espagne et en Grèce, et que la tique qui la véhicule, Hyalomma est maintenant présente sur le territoire national. Cette maladie peut se limiter à un syndrome grippal avec des troubles digestifs, mais elle peut aussi déclencher un syndrome hémorragique, potentiellement mortel.
C’est donc un sujet à surveiller de près, en particulier dans les départements du Sud.
Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous conseillons de lire ces articles très bien documentés du journal Le Monde, et du journal web Lyon Capitale, tous deux en date du 24/07/23.