Il n’y a pas que la maladie de Lyme : fièvre hémorragique de Crimée Congo

La tique Hylomma, bien plus grande que la tique Ixodes, est présente dans le sud de la France. La presse a publié plusieurs articles l’an dernier. Elle est disséminée par les oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique.

La tique Hyalomma marginatum est présente en Corse depuis plusieurs décennies et est considérée comme une espèce invasive en France continentale, de récentes publications confirmant son installation sur le littoral méditerranéen. D’autres espèces du genre Hyalomma sont également présentes en France : H. scupense en Corse et sur le continent, et H. lusitanicum sur le continent également, d’après des données récentes.

Ces espèces de tique sont notamment suivies car elles sont vectrices de nombreux agents pathogènes responsables de maladies pour l’être humain (notamment du virus de la fièvre hémorragique de Crimée Congo – FHCC – ou de Rickettsies) et de maladies animales (notamment Babesia caballi, responsable de la piroplasmose équine).

Concernant la surveillance de ces tiques, actuellement, il n’existe pas en France de surveillance programmée à l’échelle de tout le territoire, quelle que soit le genre. Le rapport souligne que cette surveillance a un intérêt pour identifier des signaux faibles de circulation des pathogènes avant l’émergence des premiers cas chez l’humain ou l’animal.

Pour éviter les morsures chez l’être humain, la sensibilisation des populations passe par la promotion des bonnes pratiques de prévention.

Tout savoir sur la tique Hylomma grâce à Citique :

Chez l’humain, la fièvre de Crimée-Congo se limite généralement à un syndrome grippal avec troubles digestifs. Dans certains cas, elle peut néanmoins s’aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique, dont le taux de létalité atteint 30 % dans certains pays.

Si aucun cas humain n’a été détecté pour l’instant [en France], le risque d’apparition de cas de FHCC en France est possible. Ce risque est d’autant plus probable que l’extension géographique de la zone d’implantation des tiques devrait être favorisée par les changements climatiques en cours. Les tiques Hyalomma aiment en effet les climats secs et les périodes chaudes. C’est pourquoi en France on les retrouve préférentiellement dans la garrigue ou le maquis du pourtour méditerranéen, contrairement aux autres tiques qui sont plutôt forestières.

Elsa Quillery
coordinatrice de l’expertise scientifique

L’ANSES conseille donc :
– d’intégrer la tique Hylomma dans les campagnes générales d’information et de sensibilisation des citoyens et des professionnels de santé,
– de mettre en place une surveillance organisée à l’échelle nationale sur la tique Hylomma et la circulation des pathogènes,
– de mettre en place des programmes de recherches sur fièvre hémorragique de Crimée Congo,
– de développer de nouvelles molécules antivirales contre ce virus,
– d’intégrer dans les priorités de recherche sur les maladies infectieuses émergentes ces espèces de tiques et les pathogènes cités

Source : https://www.anses.fr/fr/content/fievre-hemorragique-crimee-congo-une-emergence-en-france-possible et https://www.anses.fr/fr/content/avis-et-rapport-2020-sa-0039