Des preuves irréfutables de la persistance de Borrelia malgré l’administration des traitements recommandés, supposés « éradiquer » les bactéries

C’est l’histoire d’un jeune homme tchèque, diagnostiqué Lyme à l’âge de 8 ans (érythème migrant) et qui, malgré l’antibiothérapie initiale, développe par la suite des symptômes neurologiques divers : problèmes cognitifs, brouillard mental, troubles visuels, auditifs, etc.

A l’âge de 21 ans, de nouveaux tests Lyme sont à nouveau positifs, et plusieurs traitements antibiotiques sont à nouveau réalisés. Son état de santé empire encore, il est hospitalisé plusieurs semaines en hôpital psychiatrique, sa vie est alors un enfer. Il décide de se donner la mort, à 23 ans, en rédigeant une lettre exprimant une demande expresse : que les scientifiques analysent son cerveau pour rechercher la présence de Borrélia.

Ce vœu a été réalisé par l’équipe de Maryna Golovchenko, chercheuse à l’Institut de parasitologie de Ceske Budejovice, en République Tchèque.

Et le résultat de cette analyse, publiée dans la revue MDPI, est monumental : dans toutes les zones cérébrales où ont été effectués ces prélèvements post-mortem, l’équipe a mis en évidence la présence de bactéries Borrelia. Plus précisément, Borrelia burgdorferi était présente dans cinq des sept prélèvements réalisés, et Borrelia garinii était présente dans les deux autres.

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs mettent en évidence la persistance de la bactérie malgré des traitements antibactériens. Mais jusque-là les infectiologues rejetaient leurs résultats :

  • parmi ces études, celles qui étaient conduites sur le modèle animal (souris, ou primates) ne pouvaient pas être prises en compte car « on ne peut transposer à l’homme des résultat sur l’animal »,
  • et celles qui étaient conduites sur l’homme, étaient toujours critiquées et rejetées, car souvent basées sur des preuves indirectes, comme la recherche d’anticorps, qui ne donne pas de preuves absolues, ou posaient d’autres problèmes de méthodologie,

Cette fois, avec cette analyse, tous ces arguments tombent : non seulement la preuve directe de la présence bactérienne de Borrelia dans le cerveau de ce jeune homme est apportée dans le détail, mais de plus, toute équipe qui voudrait auditer le travail effectué pourrait refaire ces analyses, à partir des prélèvements conservés.

Cette recherche fait tomber une certitude qui structure les recommandations Lyme officielles : non, l’antibiothérapie recommandée standard de 2 à 3 semaines ne garantit pas à coup sûr l’éradication de Borrelia.

On a à présent la preuve irréfutable de l’existence de cas de persistance de cette bactérie, et cela doit être prise en compte dans les recommandations de traitement, et dans l’orientation de la recherche à venir.

Pour en savoir plus, le lien vers l’article dans MDPI : https://www.mdpi.com/1422-0067/24/23/16906