Les Oligonucléotides de Soutien (SOT) : un traitement innovant à venir ?

Vous avez peut-être entendu parler de cette piste de traitement, qui progresse ces dernières années : la thérapie par oligonucléotides de soutien (SOT). Les oligonucléotides sont des fragments d’ADN ou d’ARN.

Il s’agit d’une approche innovante utilisée pour traiter des cancers et des infections chroniques telles que la forme longue de la maladie de Lyme, et des virus, comme le virus d’Epstein-Barr (EBV), le virus de l’herpès (HSV) et bien d’autres.

Le principe de cette thérapie consiste à créer de courts segments d’ADN ou d’ARN qui se lient spécifiquement à une séquence génétique du pathogène. Cette liaison bloque ainsi la réplication du pathogène et favorise son élimination. 

Le processus de traitement comporte trois étapes.

Un échantillon de sang du patient est prélevé pour détecter et identifier le pathogène ciblé. Ensuite, le laboratoire identifie la séquence génétique spécifique du pathogène et conçoit un oligonucléotide complémentaire qui agira comme une “clé” pour bloquer la fonction vitale du pathogène. Cette clé est unique, elle est spécifiquement ciblée pour un pathogène bien identifié, trouvé dans le sang du patient.

Enfin, l’oligonucléotide est administré par voie intraveineuse. Une fois dans l’organisme, il circule et pénètre les cellules infectées, inhibant la réplication du pathogène pendant plusieurs mois. 

Parmi les applications cliniques, figurent en premier lieu les cancers bien sûr, mais aussi la maladie de Lyme, en ciblant Borrelia burgdorferi, avec une efficacité qui a fait l’objet d’une publication en novembre 2022. Les infections virales chroniques par EBV, HSV, CMV figurent également parmi les applications en cours de développement.

Cette thérapie comporte deux avantages. Tout d’abord, par sa conception, le SOT est ne s’attaque qu’au pathogène spécifiquement identifié et n’a aucun effet sur les autres microorganismes, ni sur les cellules saines (dans le cas du cancer). Et sa durée d’action est prolongée, une seule administration peut offrir une protection contre le pathogène pendant plusieurs mois, voire définitivement.

Les effets secondaires potentiels que peuvent ressentir certains patients sont des symptômes transitoires tels que maux de tête, courbatures ou fatigue après l’administration, qui disparaissent généralement dans les 24 ou 48h, mais qui peuvent durer jusqu’à une semaine.

Bien que prometteuse, cette thérapie SOT est encore en phase d’évaluation, notamment aux Etats-Unis, sur plusieurs pathologies dont Lyme. Même si certaines cliniques la pratiquent déjà aux USA, des recherches complémentaires sont absolument nécessaires pour déterminer son efficacité à long terme et sa sécurité.

Pour en savoir plus : https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9680246