Vaccin anti-Borrélia : les résultats (positifs) des tests publiés par The Lancet

Dans son numéro à paraître en Septembre, le journal scientifique The Lancet donne l’avancement des tests cliniques du vaccin conçu par la société de biotechnologie française Valneva, associée à Pfizer pour la commercialisation.

Et pour faire court, après 5 ans de tests de phase 1 et 2, réalisés aux USA, au Canada et en Europe, les feux sont au vert pour le candidat vaccin contre Borrelia :

  • Les tests en double aveugle contre placebo montrent officiellement une « forte réponse immunitaire »
  • Les effets indésirables sont considérés par les auteurs comme relativement bas : 2% à 4% de participants des différents groupes ont signalé des « événements indésirables graves non sollicités », et un seul événement indésirable sévère, peut-être lié à ces tests, a été signalé (aggravation d’un problème cardiaque préexistant, résolu après un changement de médicament) ; enfin « aucun événement indésirable grave durable ou décès associé n’a été signalé ».

Les tests de phase 3 vont pouvoir à présent débuter, en vue d’une fin d’étude clinique prévue pour 2025, et d’une demande d’autorisation de mise sur le marché en 2026.

Si les vaccins ont permis de faire des progrès sanitaires incontestables pour beaucoup de maladies, nous avons de sérieuses raisons de rester sur la réserve par rapport à ces travaux.

D’abord parce que jusqu’ici, toutes les tentatives de vaccin contre Lyme ont été des échecs. On garde en particulier en mémoire le souvenir du vaccin le plus abouti, le Lymerix, commercialisé en 1998, qui a dû être retiré du marché en 2002, après de nombreux cas d’effets secondaires graves.

Nous espérons bien sûr qu’un vaccin contre Lyme efficace et sûr contre la borréliose sera disponible un jour, car l’enjeu de santé publique est majeur, dans un contexte mondial de progression de la pandémie.

Mais d’ici-là, la recherche devra répondre à des questions importantes :

  • le vaccin protège-t-il les de toutes les souches pathogènes de Borrelia ?
  • quels sont ses effets indésirables à court et long terme pour les vaccinés ?
  • plus spécifiquement, quels sont les risques d’entraîner des effets auto-immuns, potentiellement graves, notamment pour les personnes qui ont déjà été infectées antérieurement ?

On le voit, la route est encore longue avant de disposer d’un vaccin ; nous allons suivre de près l’avancement de ces travaux.

Et rappelons qu’au-delà de Borrelia, les tiques transmettent également d’autres infections qui ne sont pas couvertes par un vaccin anti-Borrelia, par définition.

    Pour en savoir plus, le lien vers la publication dans The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(24)00175-0/abstract