Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo : première détection du virus sur des tiques collectées dans des élevages bovins dans le sud de la France
Suite à la détection, le 6 octobre 2023, du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans des tiques du genre Hyalomma collectées sur des bovins élevés dans les Pyrénées Orientales, Santé publique France fait le point sur la situation et rappelle les recommandations à adopter.
Quel est le risque pour l’homme ?
Chez l’être humain, l’infection par le virus de la FHCC reste le plus souvent asymptomatique ou pauci-symptomatique. Toutefois le virus peut être responsable d’une fièvre hémorragique, qui peut être sévère avec un taux de létalité de 5 à 30%.
Le virus se transmet en général par la piqûre d’une tique du genre Hyalomma adulte infectée. La transmission à l’être humain est également possible par le contact direct avec le sang ou les fluides corporels d’un animal ou d’un être humain infecté (lors de la courte période durant laquelle le virus circule dans le sang).
Aucun cas autochtone (infection acquise sur le territoire français) n’a été détecté chez l’humain en France à ce jour. En revanche, une douzaine de cas humains autochtones de FHCC ont été rapportés en Espagne depuis 2016 dont certains chez des professionnels de santé.
Cette maladie est endémique en Afrique, y compris en Afrique du Nord, en Asie, et particulièrement fréquente dans certaines régions en Turquie. Elle est également présente dans certains pays d’Europe de l’Est.
La tique Hyalomma
Dans le cadre des études scientifiques menées par le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), des analyses réalisées en 2022 et 2023 sur des tiques Hyalomma marginatum prélevées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales, ont pour la première fois révélé la présence de matériel génétique du virus de la FHCC, quand jusqu’ici il n’était détecté que de façon indirecte par la présence d’anticorps chez des ongulés domestiques et sauvages.
De futurs investigations chercheront à savoir si la circulation du virus est plus largement répartie sur le sud de la France.
En Espagne, l’espèce vecteur est Hyalomma lusitanicum.
Les symptômes
Chez l’humain, elle se limite généralement à un syndrome grippal avec troubles digestifs. Dans certains cas, elle peut néanmoins s’aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique (saignements potentiellement sévères), avec un risque de décès pouvant atteindre 30 % dans certains pays. La prise en charge de la FHCC repose principalement sur le traitement symptomatique en milieu hospitalier.
Généralement, les symptômes apparaissent de façon brutale et correspondent principalement à de la fièvre, des myalgies (douleurs musculaires), des troubles digestifs, des vertiges, une raideur et des douleurs de la nuque, des douleurs dorsales, des céphalées, une sensibilité des yeux et une photophobie (sensation de gêne provoquée par la lumière).
La FHCC fait partie des maladies humaines à déclaration obligatoire (DO) au même titre que les autres fièvres hémorragiques virales.
Les mesures de protection
Le principal moyen de réduire le risque infectieux chez l’humain consiste à se protéger contre les piqûres de tiques. Les bonnes pratiques pour éviter les morsures sont donc le meilleur moyen d’éviter la maladie.
En savoir plus sur les bonnes pratiques
Pour rappel, les tiques ayant fini leur repas sanguin ne chercheront pas à de nouveau mordre un hôte (humain ou animal). Par contre sans avoir fini son repas, elle cherchera un nouvel hôte d’où l’intérêt de ne pas relâcher les tiques retirées d’un animal : soit les bruler soit les envoyer à Citique qui en fera bon usage.
La prochaine période de forte activité des tiques sera le printemps-été 2024, Santé Publique France indique qu’une évaluation multidisciplinaire plus approfondie du risque de survenue de cas humains sera menée pour la prochaine saison d’activité et lors des années suivantes.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ainsi que Santé publique France appelle les éleveurs, les randonneurs et les chasseurs à la vigilance.
Plus d’information sur la tique Hyalomma grâce à Citique
La répartition de la tique Hyalomma en Europe
Sources